Une colère justifiée !
UNE COLERE JUSTIFIEE
Il y a 151 dossiers préjudice d’anxiété en attente de règlement, le plus ancien date de 2016, 4 de l’année 2018 et 146 de 2019 », commence, visiblement remonté, Gérard Lojewski, le président de l’Association des salariés de l’arsenal victimes de l’amiante (Asava). Et ce, précise-t-il, alors que le protocole transactionnel a été fait justement « pour régler au plus vite les situations et indemniser les victimes ». Pour le responsable associatif, difficile de ne pas voir dans cette lenteur une volonté « délibérée » de dissuader les victimes de demander réparation. Pour mettre en avant ces blocages, une délégation devait être reçue ce jeudi matin par la présidente du tribunal administratif de Toulon mais l’entrevue a été reportée « in extremis »au mois prochain.
Pour mémoire, ce protocole transactionnel est une voie de médiation engagée en accord avec toutes les parties qui devait permettre aux ouvriers d’État bénéficiant du dispositif relevant de l’allocation spécifique de cessation anticipée d’activité (Ascaa) d’être libérés de la charge de toute preuve et se voir ainsi reconnaître le préjudice d’anxiété plus simplement à partir du moment où ils en faisaient la demande. Et obtenir ainsi plus rapidement une indemnisation forfaitaire du préjudice d’anxiété. Un préjudice moral reconnu du fait du risque de développer la maladie, d’en mourir et d’en avoir conscience.
Gérard Lojewski rappelle en substance que le délai moyen de cette procédure accélérée devait se limiter à un an. « Et cela a été respecté au début de la mise en place du protocole d’indemnisation mais aujourd’hui, les dossiers accusent un retard inacceptable », s’indigne le président de l’Asava.
Une injustice à réparer rapidement
Une situation d’autant plus incompréhensible pour Gérard Lojewski que d’autres dossiers, ceux déposés au guichet unique, une voie de recours qui ne concerne pas ses adhérents, sont indemnisés en moins de 6 mois et cela même pendant le confinement.
« Nous constatons donc que le service des affaires juridiques du ministère des Armées priorise ces dossiers. Cela constitue une grave injustice entre exposés à l’amiante au sein d’un même ministère », pointe le président de l’Asava. « Une discrimination que nous pensons volontaire car rien ne s’est amélioré malgré les multiples relances de nos avocats », conclut-il.
En attendant la fin de ces tergiversations administratives, l’amiante, elle, continue de faire des morts ; d’anciens salariés exposés à la fibre tueuse ont contracté la maladie, pendant que les autres vivent avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête et regardent partir leurs camarades.
Asava : 04.94.22.26.09.
La CAVAM s'insurge devant cette situation inadmissible