"Travailler en bonne santé en 2040" deuxième partie
Le 23 novembre 2016 L’INRS a convie à l’Assemblée nationale
La CAVAM a répondu et a assisté à la journée de réflexion sur le thème « Travailler en bonne santé en 2040 » ?
Malgré la perspective lointaine portée à 25 années, cette journée qui s'est appuyée sur la synthèse du groupe d'étude qui a réuni en partenariat avec l’INRS : l’Anact – l’Anses – Aravis – Aract : Auvergne – Rhône Alpes – la Dares - la Direction des risques professionnels de la Cnamts – France Energie et Futurible, a été à la fois riche en informations, mais aussi très inquiétantes sous certains aspects pour les travailleurs actuels et futurs à plus ou moins long terme, et cela sans attendre 2040 !!
Les travaux de la journée ont été organisés autour 5 thèmes :
- Que produira la France demain ?
- Triomphe du logiciel: automatisation et robotisation
- Le retour au local comme outil de développement?
- Vers la multiplication des formes de travail,
- Quelle évolution de la prescription et des rythmes de travail?
3. Le retour au local comme outil de développement ?
Cela correspond aux politiques volontaristes de certaines collectivités territoriales désireuses de maintenir voire de développer une activité économique structurante qui permette de lutter notamment contre: la désertification démographique ou administrative. La notion de local ne recouvre pas qu'une réalité géographique, elle s'étend en opposition au concept de "chaine de valeur mondiale". Elle consiste à privilégier des logiques de production territoriales, plutôt qu'à sous-traiter des opérations de production à l'autre bout du monde, avec pour seuls critères des logiques de rentabilité économiques immédiates.
Le retour au local, et relocaliser certaines productions, serait une rupture par rapport à la situation qui s'est développée au cours des dernières décennies
Le retour au local peut constituer un mode de développement parallèle et complémentaire. Outre la nécessité d'une volonté politique des territoires, il pourrait être renforcé par:
- une perte relative d'efficacité des chaînes de valeurs mondiales: les gains obtenus au cours des dernières années sont tendanciellement à la baisse, essentiellement parce que les arbitrages les plus simples ont déjà été réalisés: délocalisation de la production vers les pays à faible coût de main d'oeuvre
- des exigences de responsabilité sociale des entreprises renforcées (?)
- une instabilité géopolitique forte qui peut inciter à relocaliser certaines productions
Les questions pour l'avenir ? Le local comme support de développement économique ?
- des projets parfaitement intégrés dans leur environnement géographique, dans une logique de développement: la robotisation des activités dans de nombreux secteurs : agriculture - le bâtiment ou les services, semble devoir être un élément structurant de la production. Cependant la fabrication de certains d'équipements, biens de consommation devraient rester à l'écart de la tendance en particulier parce que la standardisation générale n'est pas à même répondre à tous les besoins.
La robotisation est en marche mais certaines installations ou outils seront mis au service d'une adaptation en continu aux besoins identifiés par le cerveau humain et la main de l'homme. L'artisanat et la petite entreprise spécialisée trouveront toutes leur place dans un mode de production localisé
- une production agricole de qualité: le domaine agricole au nom de la qualité représente un des meilleurs exemple de la capacité et de la résistance à la localisation (vente de proximité).
le télétravail, à temps partiel ou complet, se développe mais le processus n'est pas linéaire, et certaines entreprises qui l'ont mis en application font même partiellement un retour en arrière
Sans être exhaustifs, autant d' éléments qui plaident pour la localisation ou relocalisation. Ce qui ne signifie nullement que nous sommes opposés à toutes modernisations et évolutions. Toutefois, certaines limites sont déjà franchies, elle sont dangereuses pour la santé des travailleurs et des populations. Nous aborderont les impacts sur la santé et la sécurité au travail dans un prochain article