Cela ne nous décourage pas bien au contraire. . .
Cela ne nous décourage pas, bien au contraire. . .
Ci-joint le courrier adressé ce jour à Monsieur le ministre d'ETAT
| Monsieur Nicolas HULOT Ministre de la Transition Ecologique et solidaire |
Objet : Eradication Amiante
Bordeaux le 16 mai 2018
Monsieur le Ministre
C’est avec beaucoup d’intérêt que j’ai regardé et écouté votre interview de ce jour, dans le cadre de l’émission « Bourdin direct » sur RMC ;
Dans le peu de temps imparti, vos réponses aux questions posées, ont permis d’aborder plusieurs sujets parmi les prérogatives de votre ministère : de l’utilisation des pesticides jusqu’au plan hydrogène, en passant par la promotion de la voiture électrique.
Je dois dire, que je partage un certain nombre de vos propositions, et sachez que nous mesurons ce que vous avez rappelé, c’est-à-dire : que les avancées ne peuvent pas se réaliser à la vitesse souhaitée par les citoyens.
Permettez- moi toutefois, Monsieur le ministre, une remarque et un et profond regret.
La remarque est relative à votre propos qui soulignait, de ne pas voir dans la rue ceux qui défendent l’environnement.
Sans aucune animosité nous rappelons, que les victimes de l’amiante se sont très souvent rassemblées dans le calme et dans la dignité devant les tribunaux ou dans la rue. Effectivement ces initiatives sont très peu relayées, médiatiquement. Cela peut s’expliquer par l’image qui est trop souvent donnée des victimes du travail mais aussi environnementales, qui ne chercheraient que la réparation immédiate de leurs préjudices.
Je peux vous assurez que la CAVAM (Coordination nationale des associations de défense des victimes de l’amiante et des maladies professionnelles) si elle ne néglige pas son rôle auprès des victimes, elle porte avec toutes ses associations adhérentes, un deuxième objectif : l’éradication définitive de l’amiante de notre territoire, tout aussi prioritaire à ses yeux.
Notre profond regret réside dans le fait que la problématique de l’amiante a été une nouvelle fois, comme cela l’est régulièrement, absente de l’interview de ce jour.
Au nom de toutes les associations que j’ai l’honneur de représenter je vous renouvelle nos attentes dans la prise en compte de l’étude de création d’un pôle public d’éradication de l’amiante.
Dans chacune de nos régions nous contactons nos élus (députés et sénateurs). L’accueil qui est généralement réservé à nos représentants lorsqu’ils sont reçus par leurs élus, nous laisse penser que nous accompagnons un projet d’intérêt général. Vous ne devez pas ignorer qu’un grand nombre d’entre eux ont porté des questions orales au gouvernement sur ce sujet.
De la même façon si nous avons apprécié la réponse du 17 novembre dernier émanent de votre chef de cabinet, nous sommes toujours dans l'attente d'une rencontre.
Dans cette attente, nous allons poursuivre nos démarches en cours, et communiquer nos espoirs dans la cadre du prochain PLFSS.
Par ce projet nous souhaitons être entendus dans l’espoir que soit menée, une politique nationale de l’éradication de l’amiante pour que soit apporté enfin une réponse en matières : de santé publique – économiques et environnementales, qui représente un objectif positif pour l’avenir des générations futures
Soyez assuré Monsieur le ministre d’Etat de notre profond respect, et de nos sentiments les meilleurs
Le Coprésident de la Cavam
Georges Arnaudeau
Copie à
- M. Marc MORTUREUX
Directeur général de la prévention des risques
Lettre de réponse du Cabinet du ministre d'ETAT à notre courrier du 23/10/2017
Et aussi, faisant suite à une rencontre avec l'ASAVA
ASSEMBLEE NATIONALE
QUESTION ECRITE
Au Ministre de la Cohésion et de la Santé
Malgré l’interdiction de fabrication et de commercialisation de l’amiante depuis 1997, la législation actuelle laisse courir un grand risque à toute la population. Les risques de contamination professionnelle ou environnementale consécutive à l’inhalation ou à l’enfouissement des déchets sont très prégnants.
90% des bâtiments construits avant 1997 contiennent de l’amiante dont les HLM, les hôpitaux, les écoles et lycées, les bâtiments administratifs recevant public. Or seulement 2% par an des déchets d’amiante sont traités en France soit entre 5 à 6000 tonnes mais il reste sur notre territoire 200.000 tonnes d’amiante floqué, le plus dangereux, et 20 millions tonnes de fibrociments sur notre territoire.
De plus, la prévision fournie par une étude réalisée par l’Institut de Veille Sanitaire en 2015, prédit 2200 à 5400 décès par an et d’ici 2050 jusqu’à 100.000 décès imputables à cette fibre.
Les associations de protection des victimes de l’amiante demandent légitimement la mise en place d’un plan global et massif de désamiantage.
La première initiative à prendre serait de modifier la règlementation afin de proscrire l’enfouissement qui est une solution actuellement privilégiée car ce procédé menace une contamination des sols et des nappes phréatiques. Il faut obliger les industries à choisir l’inertage, soit par vitrification soit par bains d’acide, qui a l’avantage de produire des résidus inoffensifs et réutilisables.
La deuxième initiative serait d’établir une cartographie des sites amiantés recevant du public afin de traiter en priorité ceux représentant le plus de danger pour les citoyens.
Enfin, pour que les opérations de désamiantage ne soient pas soumises aux lois du marché et aux objectifs de rentabilité, il est nécessaire de créer un Pôle Public de l’Éradication de l’Amiante en France.
Ce projet innovant regrouperait les acteurs privés comme publics de la filière du désamiantage afin de les placer sous le contrôle du parlement, au travers d’un plan pluriannuel d’actions.
C’est pourquoi elle vous demande de bien vouloir lui préciser les dispositions que le gouvernement compte prendre dans la perspective de la mise en place d’un tel dispositif.
La motivation est toujours là !