L ' ADEVA veut combattre l’amiante partout où il se trouve extraiit de La Voiix du Nord
Après avoir mené des années de lutte pour aider les salariés exposés à l’amiante, l'association enfourche un nouveau cheval de bataille. L’enjeu est titanesque :désamianter tous les bâtiments publics et agir aussi auprès desparticuliers. Elle adresse une lettre ouverte aux élus.
Serge l'ancien président et Robert le nouveau portent la bataille
En Sambre-Avesnois, on connaît ALDEVA SA pour son combat gagné pour la reconnaissance en site amiante de l’entreprise Åkers de Berlaimont, pour sa détermination à faire reconnaître par la justice le statut de victime des anciens salariés exposés à la fibre toxique qui provoque le cancer. Pour mémoire, des décennies plus tard, les conséquences sont dramatiques dans ce bassin industriel qui a connu l'âge d'or de la métallurgie. C’est simple : « Toutes les industries qui ont travaillé le métal à chaud ont utilisé de l’amiante », rappelle Robert Bultez, membre du bureau de l’association, et nouveau président (voir les Brèves 2019 N° 11).
Lors de la dernière assemblée générale(voir l'article précédent les brèves n° 11) un nouvel objectif actualisé; elle s’est attaquée au problème « amiante » dans les bâtiments publics et chez les particuliers. Une façon de combattre à la source toutes les contaminations liées à la présence de toutes les formes d’amiante. La fibre, bon marché, a été largement utilisée dans la construction comme isolant thermique et phonique et ce n’est souvent qu’à la faveur de travaux de réhabilitation qu’elle est éliminée, sinon « on laisse en l’état » se désole ALDEVA.« On diagnostique des mésothéliomes chez des personnes qui n’ont jamais travaillé au contact direct avec l’amiante. Ces victimes ont inhalé des poussières d’amiante dans leur environnement », explique-t-ii Ecoles, lycée, frichesDe nombreux bâtiments publics, dont des écoles, en contiennent donc encore, même si, progressivement, elle est éliminée. À Maubeuge, le désamiantage a concerné « l’hôtel des impôts il y a deux ans ; les bureaux de la MACIF fermés pendant un an ou encore la gare de Maubeuge », énumère Robert Bultez. À Louvroil, la salle des sports a été désamiantée il y a quelques années… Au lycée Pierre-Forest de Maubeuge, le problème reste entier, même si la question de l’avenir du bâtiment se pose. « Dans les villages, regardez le nombre de préaux d’écoles encore recouverts d’amiante ! » Quant aux friches industrielles (SPIE, Sambre et Meuse, Äkers…), certaines sont couvertes et bardées d’amiante. « 200 000 m2 de toiture pour Sambre et Meuse… »
Pourquoi l’amiante n’est-il pas accepté dans les déchetteries?
Si votre maison a été construite avant 1997, vous risquez fort d’y trouver de l’amiante. Des toitures de garage en fibrociment, des dalles, des cloisons, des faux plafonds, des protections sur les pignons… Rappelons que le diagnostic amiante est obligatoire dans le cadre d’une vente, d’une location, de travaux ou d’une démolition pour un bien antérieur à 1997.
Pour s’en débarrasser et s’en protéger, le propriétaire peut faire appel à une entreprise spécialisée ou le faire lui-même, en prenant des précautions : le port d’un masque et d’une combinaison de travail. Il faut ensuite conditionner les déchets, et ensuite…
C’est là que le bât blesse, pointe l’association ALDEVA. Toutes les déchetteries en Sambre-Avesnois refusent les déchets amiantés. « Les déchetteries du Cateau, autour de Valenciennes, dans le Douaisis ou encore celle de la MEL (métropole européenne de Lille) acceptent les plaques et les conduits d’amiante non friable et non dégradée. » Certaines fournissent même les emballages comme les big bag. L’association lance donc un appel pour que ces déchets soient acceptés dans les déchetteries du territoire. Une solution peut-être pour ne plus retrouver des plaques de fibrociment larguées en forêt ?
Remarques: Bravo à l'ALDEVA, qui comme plusieurs de nos associations adhérentes, se lance sans retenue dans cette bataille qui n'a que trop durée. Nous constatons avec satisfaction que plusieurs élus , sénateurs, députés, s'intéressent et soutiennent le projet de la CAVAM. Comme sur beaucoup de territoire, les particuliers rencontrent les pires difficultés pour éliminer l'amiante dans de bonnes conditions. Pour combien de temps encore ?