La CAVAM était présente
La CAVAM était présente
Le 5 Février se tenait au Sénat un colloque » Amiante et Pesticides » auquel participaient deux membres de la CAVAM : Jean-Marc SEGUREL (à droite sur la photo) membre du bureau et animateur de la commission Prévention/Eradication et Bernard VIGNALS membre de cette commission.
Ce colloque organisé par un groupement de mutuelles et par des sénateurs (anciens et actuels) dont Michèle DEMESSINE qui a soutenu et soutient encore la CAVAM visait à faire la comparaison entre la problématique amiante et celle des pesticides, et essayer de proposer des solutions et d’interpeller nos dirigeants actuels afin qu’ils ne commettent pas la même erreur que leurs prédécesseurs, bien que le constat qui est fait, laisse apparaître la même similitude.
CPA pour l’amiante et lobbies pharmaceutiques pour les pesticides.
A ce colloque participaient outre des associations de victimes de l’amiante (ANDEVA et CAVAM) des associations de victimes de pesticides (dont celle qui nous a tous marqués par son témoignage, l’association de défense des cancers infantiles), des associations environnementales, une agence de l’eau, des scientifiques dont le témoignage permet de contredire les discours des lobbies.
Sans oublier le témoignage précieux de François LAFFORGUE que l’on ne présente plus.
Le constat qui ressort de ce colloque est qu’ils sont en train de tuer, n’ayons pas peur des mots, la biodiversité dont l’être humain fait partie.
Certes le combat pour défendre les victimes de l’amiante a été et est toujours difficile, mais celui qui s’annonce contre les pesticides le sera encore plus, ne serait-ce que par la diversité des produits phytosanitaires utilisés et contre les lobbies qui les fabriquent.
Mais pour être optimistes nous constatons que la solidarité entre tous les participants peut faire bouger les choses et des dates ont été fixées pour continuer le combat, notamment le 11 avril prochain à Bruxelles pour interpeller le parlement européen.
Enfin pour terminer le colloque le témoignage de Gilles RAVARD agriculteur a ému toute la salle et montré combien la solidarité et l’écoute sont importantes pour soutenir les malades.
Amiante ou Pesticides, même combat. JM.Ségurel - B.Vinals
Intervention de Jean Marc Ségurel
sa création en 2016, la CAVAM a placé l’éradication définitive de l’amiante au centre de ses préoccupations. A ce jour la loi ne reconnaît que deux méthodes pour traiter les déchets amiantés :
- l’enfouissement, la solution privilégiée essentiellement en raison de son coût. C’est une solution provisoire qui n’élimine pas l’amiante. A moyen terme cela correspond à mettre la poussière sous le tapis.
- L’inertage reste actuellement la seule alternative à l’enfouissement.
Dans son rapport du 18 Février 2015, le Conseil Economique et Social Européen invitait la commission à promouvoir la recherche de technologies durables pour le traitement et l’inertage des déchets d’amiante.
Plus près de nous, l’article 114 de la loi 2020-105 du 10 Février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire disait ceci : « l’état établit au plus tard le 1er Janvier 2022 une feuille de route sur le traitement des déchets amiante, ayant pour objectifs :
- L’identification des éventuelles alternatives à l’enfouissement qui sont viables et, le cas échéant, le calendrier de leur déploiement, de façon à réduire le recours à l’enfouissement.
- L’identification des besoins de recherche et développement en autres solutions alternatives à l’enfouissement »
Notre Coordination, avec toutes ses associations, milite pour la création d’un pôle public d’éradication de l’amiante, car elle soutient plusieurs procédés de destruction de l’amiante.
Ces combats sont menés par nos associations dans leur région.
Cela fait des années que nous nous battons pour que ces projets se concrétisent.
Pour mon association cela va faire dix ans que nous essayons de faire avancer ce projet, des réunions ont eu lieu avec les politiques et les instances, tous se sont montré enthousiastes pour ce projet et les finances pour l’étude ont été avancées.
Maintenant il faut passer à la réalisation et c’est là que cela se complique car les investisseurs sont frileux et tant que la loi sur la gestion des déchets d’amiante ne sera pas modifiée, rien ne bougera.
Peut-être que notre rencontre avec le groupe amiante de l’Assemblée nationale aura un résultat.
Un pôle public d’éradication de l’amiante :
- dans lequel serait rassemblés tous les acteurs, afin de promouvoir une véritable politique d’éradication : instances politiques, représentants des entreprises, des syndicats et des associations de victimes de l’amiante.
- Au sein duquel les acteurs publics et privés auraient la charge de veiller à son fonctionnement à partir d’un cahier des charges : plan d’éradication pluri annuel débattu dans le PLFSS
- Financé par les institutions financières auxquelles les missions d’intérêt général ont été confiées par la loi : Banque de France, la caisse des dépôts et consignation et la banque postale.
- Qui ne serait plus une réponse aux seuls critères de rentabilité avec l’implication des entreprises qui ont fait du profit avec l’amiante.
- Qui se construirait dans une optique générale et sociale qui prévale la vision globale d’un développement économique, écologique et respectueux de la planète, porteur de croissance, d’emplois qualifiés, facteur de développement.
La création du PPEA doit être accompagnée de la déprogrammation de l’enfouissement tel que le préconise l’Union Européenne. Car comme disait Saint Exupéry :
" Pour ce qui est de l’avenir, il ne s’agit pas de le prévoir mais de le rendre possible"