Que faut 'il en attendre ?
Que faut 'il en attendre ?
Comme dans beaucoup de domaines le sujet n’est pas simple, tous les agriculteurs ne sont pas logés à la même enseigne, tous ne vivent pas la même agriculture, et n’ont pas les mêmes motivations. . . Face à : Egalim et Mercosur pour: les céréaliers, les viticulteurs, les éleveurs, les producteurs de lait, ou encore les maraîchers, les attentes sont aussi disparates que leurs spécialités, et leurs convictions
Les uns sont satisfaits de voir l’allègement des règles administratives, d’autres savent que ce ne sont pas ces mesurettes qui vont leur permettre de dégager un salaire vivable, à défaut d’être décent, d’un travail que beaucoup ne veulent plus faire. Beaucoup savent que le libre-échange ne se borne pas à ce qui est mis en avant ces jours-ci, d’autres traités plus anciens régulent toujours leur quotidien, et impactent leur revenu.
Marteler que « sans agriculteur, pas d’assiette garnie », une vérité au premier degré qui rappelle les applaudissements des infirmières avec le résultat que l'on connaît dans les hôpitaux. Dire que la PAC doit être revisitée est une évidence, mais ne pas mettre dans la balance le retard du versement des indemnités aux bénéficiaires, est significatif des priorités gouvernementales.
Sous le titre « le premier ministre débloque », les agriculteurs ouvrent progressivement l’accès aux autoroutes. Pause pour attendre le salon de l’agriculture où reculer pour mieux sauter ?
Sans être trivial on peut dire, comme cela était le cas sur les marchés aux bestiaux : « c’est à la fin que l’on comptera les bouses » ; il est donc prématuré de parler de "victoire à la Pyrrhus", mais il y a des similitudes :
Sans négliger le fond du problème paysan, au sens noble du terme, nous ne pouvons rester insensibles à ce qui touche les conditions de travail de cette corporation plurielle.
Les défenseurs de victimes de maladies professionnelles que nous sommes s’interrogent dans une réflexion de Santé Publique sur la décision de repousser le plan Ecophyto, et la volonté de ne plus interdire les pesticides autorisés en Europe. Les conditions de travail précitées, la prévention et le pouvoir d’achat font un tout que s’appelle sens et valeur du travail.
La bataille engagée par les agriculteurs avec toutes ces nuances s’inscrit dans cette logique qui est reprise jusque dans le titre de notre blog : « Vivre de son travail, pas en mourir ».
Il y a quelques années l’interrogation : « Les pesticides seront ‘ils le procès de l’amiante du XXIème siècle ? » semblait réservée à quelques lanceurs d’alertes. La tournure engagée, ou encore les prises de positions récentes sur le glyphosate pour ne prendre que cet exemple, avivent cette interrogation.