Les Associations vont aussi sur le terrain
Les Associations vont aussi sur le terrain
Sous la pression (voir notre article précédent) le 20 octobre l'article 39 du PLFSS 2024 a été retiré. Nous devons souligner que le retrait de ce projet, a été acté avant que les débats du PLFSS ne débutent à l'Assemblée nationale.
C'est une victoire du monde du travail dans son ensemble : associations de défense des victimes et organisations syndicales que tous sauront mesurer, de l'intérêt pour des victimes et futures victimes de leur travail.
Ce même 20 octobre l'association Allo Amiante et autres cancérigènes (AAAC) était présente sur plusieurs fronts :
Au côté des cheminots de Bordeaux
Rassemblés pour la défense du FRET SNCF
L'association AAAC, créée par des cheminots en 1999 est très attachée depuis sa création à la défense de tous les services publics tant malmenés.
Par ses origines elle porte un attachement particulier aux dérives de l'entreprise SNCF, qui devient une pâle copie d'entreprise publique, particulièrement pour le FRET
Clic droit sur :
https://1drv.ms/v/s!AoFzZiK3CL5sga0K5oqj5P7slU5Obg?e=KwsKaI
https://1drv.ms/v/s!AoFzZiK3CL5sga0LTgYYon4brQdqmw?e=9S6k2h
Au côté du syndicat de la construction
Rassemblé place de la Bourse à Bordeaux
Un rassemblement organisé par l'Union régionale CGT construction bois et ameublement dans le cadre de la campagne sur les accidents du travail
" CA suffit, on ne va pas travailler pour perdre sa vie"
Selon la Carsat il y a eu 47 morts au travail en Nouvelle Aquitaine en 2021. Cet appel a été lancé après qu'en août dernier 3 salariés ont perdu la vie au travail
Sophie Binet est venue appuyer cette action : "Nous sommes ici ensemble, pour dénoncer un scandale, la chappe de plomb qui entoure les morts au travail". Elle a martelé "qu'il n'y avait aucune fatalité, les solutions sont là". . . "la lutte contre la précarité, la régularisation des travailleurs sans papier, le retour des CHSCT dans les entreprises, le dédoublement du nombre d'inspecteurs du travail. . .
AAAC a été sollicitée pour faire le lien entre les AT et les MP
Intervention de Georges Arnaudeau qui a représenté l'association
On ne peut dissocier, les AT et les MP les deux sont souvent la conséquence des mêmes négligences, des mêmes absences de protection, des postes de travail inadaptés et plus globalement du manque de prévention même la plus élémentaire. Avec une différence essentielle la demande reconnaissance d’un AT est à l’initiative de l’employeur alors que pour la maladie professionnelle, c’est la victime elle-même ou ses ayants qui droit qui doivent engager la procédure. Une méconnaissance que nous rencontrons encore trop souvent.
Je vous remercie de votre invitation, je représente l’association Allo Amiante et autres cancérigènes créée en 1999 par des cheminots. Elle défend les victimes d’une exposition à l’amiante depuis son origine et aujourd’hui toutes les victimes d’exposition (s) aux agents CMR de tous les secteurs d’activité
Nous sommes adhérents à la CAVAM coordination des associations de défense des victimes de l’amiante et des maladies dues au travail. Pour la petite histoire, et pour nous situer, la CAVAM a été créée par des militants CGT qui siégeaient à l’Andeva, et nous tenons nos bureaux et CA à Montreuil
Tous les trois ans un rapport relate l’estimation du coût réel pour la branche maladie, de la sous déclaration des AT et des MP. Cette estimation est en constante augmentation et fleurte avec les 2 milliards d’euros dans le dernier bilan de 2021.
Les facteurs essentiels sont clairement énoncés et ciblés :
1.Les déficiences des médecins et des professionnels de santé : manque de formation sur la santé au travail, manque de moyens et en nombre des médecins du travail. Globalement les lacunes de la médecine du travail, un secteur peu prisé par les médecins libéraux
2.Le comportement des employeurs indélicats. Ne les mettons pas tous dans le même panier, mais beaucoup s’évertuent à contourner leurs obligations et s’évertuent à échapper à la FIE, laquelle sous les charges du MEDEF est régulièrement remise en cause . Question de cotisation peut être ?
3.Enfin mais à un degré moindre, il y a la méconnaissance des salariés sur leurs droits, particulièrement pour les travailleurs isolés . De plus le coût de la sous déclaration péjore l’équilibre des branches de la SS.
Pour faire reconnaître le caractère professionnel d’une maladie, il s’agit de démontrer le lien direct entre la pathologie et l’exposition. C’est parfois difficile :
Pour la maladie, les organismes de sécurité sociale, et les régimes de couverture des intéressés, ne jouent pas toujours le jeu, et nient parfois l’évidence : avec des médecins conseil qui s’appuient sur une législation lourde et contraignante, que la réforme de la justice qui devait rendre les choses plus simples n’a pas arrangée
Pour l’exposition, s’est encore pire, nous rencontrons : un manque de traçabilité des expositions, une situation qui s’est compliquée par la disparition des CHSCT, les difficultés par les victimes à obtenir les attestations d’exposition précises.
Sur ce point on ne peut qu’inviter les salariés à ne pas négliger le suivi médical professionnel, particulièrement lorsqu’ils ne sont plus en activité. Là encore beaucoup ignorent qu’il n’y a pas de lien entre le suivi en activité et le SPP. La découverte d’une pathologie le plus en amont possible est essentielle sur l’aspect médical, mais est aussi un facteur essentiel au moment de la reconnaissance du caractère professionnel de la maladie
Enfin je voudrais également souligner qu’une maladie professionnelle, une fois reconnue et indemnisée, n’est dans de nombreux cas complètement terminée. Une activité importante de notre association concerne des aggravations ou une nouvelle maladie d’une personne déjà reconnue
Depuis 1999 pour notre seule association nous avons traité plus de 600 dossiers de cheminots mais aussi d’autres secteurs d’activité. Avec malheureusement 172 dc en majorité imputables à l’amiante. Nous privilégions chaque fois que cela est possible la FIE aux autres procédures.
Nous nous faisons aussi un devoir de rappeler à nos adhérents qu’ils sont des doubles victimes : victimes du travail mais aussi victimes des politiques sociales négatives. Ainsi, nous les appelons régulièrement à s’inscrire et à participer aux luttes sociales d’intérêt général