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30 Apr

Pourquoi ces cachoteries ?

Publié par Vivre de son travail, pas en mourir  - Catégories :  #Prevention gestion des déchets

          Pourquoi ces cachoteries ?

Le feuilleton a commencé le 23 novembre 2023 par un article du quotidien Sud-ouest qui annonce la mise à quai prochaine de huit navires de la marine nationale pour être désamiantés et déconstruits dans le Port Autonome de  Bordeaux -Bassens.  

Ce n’est plus un secret pour personne la CAVAM et ses associations ont fait de l’éradication de l’amiante un des points phares de leur activité. C’est donc tout naturellement que AAAC a voulu, en savoir davantage sur un chantier qui devrait s’étaler jusqu’en 2026 : Quel tonnage d’amiante cela représente , et surtout dans quelles conditions seront traitées les tonnes de déchets amiantés ?

A partir des articles du journal nous avons consacré trois articles à ce sujet sous le titre : « Désamiantage des navires » :

  • Le 24 novembre 2023 «Huit navires de la marine nationale »
  • Le 17 décembre 2023 « Nous avons une partie de la réponse »
  • Le 07 janvier 2023       « Et un et deux. . . »  

Nous avons mené patiemment une enquête pour obtenir les réponses souhaitées :

  • Auprès des journalistes rédacteurs des informations dans le journal quotidien, sans succès,
  • Auprès des différents acteurs consignés dans le communiqué de presse de Bordeaux / Port que nous avons récupéré :

Le marché de déconstruction a été emporté par un regroupent de sociétés comprenant :

  • CARDEM filiale de Vinci construction qui exerce son savoir-faire dans les travaux de curage, de désamiantage, de déconstruction et de dépollution,
  • Snadec environnement
  • Sirmet
  • Et le contact presse de la Marine Nationale

Nous avons contacté les quatre entités qui nous ont invités à nous rapprocher du Port de Bordeaux. Une des secrétaires du Port, très coopérative il faut le souligner, a dit ne pas être en possession des éléments, mais a proposé de nous mettre dans la boucle d’une conférence de presse programmée pour le 9 avril dernier.

La veille nous avons été avisé par mail, que la conférence de presse était exclusivement réservée aux journalistes et photographes professionnels.

En conclusion,

A ce jour la seule bribe d’informations que nous avons, concerne le premier des huit bateaux ; pour lequel nous avons appris dans l’article du 17 décembre 2023 «   une partie de la réponse » que les tonnes récupérées seraient dirigées vers un centre d’enfouissement à Lannemezan

Depuis 2016 qu’elles proposent la création d’un PPEA, la Cavam et ses associations adhérentes, mènent un combat pour la déprogrammation progressive de l’enfouissement.

Tendre vers l’inertage par l’utilisation du seul procédé en vigueur de la torche à plasma d’Euro-plasma, mais aussi le soutien des études en cours des autres alternatives : Valame en région Paca et Somez à Bergerac nous paraissent fondamental (les différents procédés devenant complémentaires ou appelés à s'additionner dans les années futures)

La préférence à l’inertage par son caractère définitif, pour toutes les raisons évoquées à maintes reprises dans nos articles sur ce blog, ne date pas d’aujourd’hui.

En effet déjà en 2014 le port bordelais a été le cadre du désamiantage de deux fleurons de la marine nationale : le Colbert et la Jeanne d’Arc qui contenaient chacun 1OO tonnes d’amiante. Déjà Allo Amiante et autres Cancérigène s’était étonné du choix de l’enfouissement alors que l’usine d’Inertam devenue Euro-plasma n’est qu’à une centaine de kilomètres du port de Bordeaux.

L’UE s’est prononcé contre cette technique, et préconise de mettre fin à l’enfouissement, en précisant qu’il n’était pas le moyen le plus sûr pour les générations futures ; ou encore que les centres d’enfouissement devraient disparaître d’ici 2043.

L’exemple de ce jour démontre que ce ne sont que des mots, par notre enquête nous aurions également souhaité savoir si le maître d’œuvre (la Marine Nationale), s’était interrogé.

Ceci-dit nous ne comprenons pas ces cachoteries ou ce secret. Nous ne savons pas qui a mis son véto à notre participation à la conférence de presse.

  • Est-ce du mépris des conséquences à long terme ?
  • Est-ce nous respectons la loi et cela ne vous regarde pas ?
  • Est-ce tout en même temps, seul le chiffre d'affaires est important, et les questions qui pourraient gêner ne nous intéressent pas ?

Nous avons l’impression d’être des Don Quichotte Affaire suivie par Georges A

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A
Elise LUCET peut être inquiète ! Une nouvelle équipe d'investigateurs tient en haleine les Bordelais. Trêve de plaisanterie, quel excellent boulot ! Les cachotteries ne sont pas surprenantes car derrière tout cela c'est la "grande muette" qui tire les ficelles. Quand on sait que ce sont entre 100 et 200 tonnes d'amiante qui sont retirées de ces navires, l'usine INERTAM de Morcenx la Nouvelle pouvait aisément s'en charger et l'amiante aurait été définitivement éradiquée. A l'heure où l'Assemblée Nationale et le Ministère de l'intérieur confient les déchets amiantés issus des travaux dans leurs locaux à INERTAM, il n'y a donc personne pour imposer à la marine nationale l'opérateur chargé de traiter l'amiante retirée de ces vieux vaisseaux ?<br /> Encore une démonstration de l'inertie et de l'indifférence de l'Etat vis-à-vis du problème amiante !!!
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G
Complètement d'accord

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Cavam : Coordination des associations de défense des victimes de l'amiante et des des maladies dues au travail