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23 Mar

PESTICIDES et AMIANTE MÊME COMBAT ?

Publié par Vivre de son travail pas en mourir  - Catégories :  #prévention 2024, #Maladie professionnelle

PESTICIDES et AMIANTE MËME COMBAT ?

Les médias affichent de plus en plus ce parallèle. Une histoire identique sous l’emprise des lobbys.

Les associations concernées par la défense “de leurs victimes” le disent à leur façon :

- Les défenseurs des victimes de l’amiante disent : "VIVRE DE SON TRAVAIL PAS EN MOURIR".

- Les autres associations disent par exemple : "NOS VIES VALENT PLUS QUE LEURS VIGNES". Ce qui n'interdit pas d'apprécier le vin à sa juste valeur, lequel est considéré comme un des fleurons de notre pays.

Les deux combats sont très proches. Les deux secteurs sont confrontés aux mêmes comportements de leurs lobbys respectifs. L’Amiante interdit depuis janvier 1997 reste toujours d’actualité, les pesticides d’actualité plus récente inquiètent fortement à leur tour. Mais les deux sont porteurs de risques reconnus :

- Pour les utilisateurs,

- Pour les salariés exposés,

- Pour l'environnement et les riverains,

-Autant de facteurs qui cohabitent avec la santé publique

Pour obtenir réparation, les victimes d’une exposition professionnelle rencontrent les mêmes difficultés. Toutefois en matière de reconnaissance, la création récente de nouveaux tableaux (TA) de la sécurité sociale est un point positif :

- Le 19 avril 2023 le TA 102 (premier tableau concernant les pesticides), est créé pour aider à la reconnaissance du cancer de la prostate

- Le 14 octobre 2023, le TA 30 ter est créé pour la reconnaissance du cancer du larynx et des ovaires à la suite d'une exposition à l'amiante. Il y a désormais 3 tableaux : TA 30 - 3O bis et 30 ter qui permettent de faire reconnaître le caractère professionnel des maladies imputables à l'amiante

L’HISTOIRE RÉCENTE DES PESTICIDES

En janvier 2017, la maladie de Parkinson est reconnue en tant que maladie professionnelle, à la suite d’une exposition aux pesticides.

En 2018, c’est la première Faute Inexcusable de l’Employeur qui est reconnue. La même année, le Sénat propose un projet de loi pour la création d’un Fonds d’Indemnisation des Victimes des Pesticides (FIVP) 

En 2020 la création du FIVP est inscrite dans le PLFSS. Contrairement au FIVA ce nouveaux fonds ne prend en compte que les victimes, et non tous les exposés.

En 2023, contrairement à ce qui avait été annoncé, l'utilisation du glyphosate est prolongée de 10 ans. Une décision de l’UE, à laquelle la France ne s’est pas opposée, ce qui corrobore les similitudes avec l’amiante, dont l’histoire porte de nombreux reports d'interdiction du même style.

L’AMIANTE AUJOURD’HUI

Malgré l'interdiction de fabrication et de commercialisation de l’amiante depuis 27 ans, 20 millions de tonnes (d’amiante liée) et 200 000 tonnes (d’amiante libre) sont encore présentes sur notre territoire. 2000 salariés sont encore exposés. Autant de risques pour les professionnels mais aussi pour les particuliers.

La lutte contre l'amiante est un enjeu majeur pour la santé publique, des organisations telles que la Cavam (coordination des associations de défense des victimes de l’amiante et des maladies dues au travail) et ses associations adhérentes, sont essentielles dans cette bataille.

Depuis sa création en 2016 la CAVAM et les 21 associations jouent un rôle crucial en sensibilisant le public aux dangers de l'amiante, en aidant les victimes à obtenir justice et en luttant pour des conditions de travail plus sûres. Parallèlement elles portent un projet de PPEA (pôle public de l’éradication de l’amiante) pour éliminer définitivement l’amiante encore présent.

PENSEZ AUX SALARIES, À L’ENVIRONNEMENT ET AUX GÉNÉRATIONS FUTURES

Contre l’amiante, le respect des valeurs limites d’empoussièrement professionnelles et environnementales est fondamental. Tout doit être mis en œuvre pour la création du PPEA, afin de régler une fois pour toute le fléau amiante : pour le présent et les générations futures. Pour cela nous préconisons l’inertage à l’enfouissement des déchets (en mettant en place l'alternance), préservons nos rivières et nos campagnes contre les décharges sauvages.

Contre les pesticides, apportons des solutions aux agriculteurs pour mettre fin à l’usage inconsidéré des pesticides. Reconsidérons les lois du libre-échange et respectons les règles d’Épandage.

L'épandage est une pratique agricole courante qui consiste à disperser des substances telles que des engrais ou des pesticides sur les cultures pour favoriser leur croissance ou les protéger des maladies. Cependant, cette méthode peut avoir des répercussions néfastes sur l'environnement si elle est mal gérée. Il est important de veiller à ce que les épandages agricoles soient effectués de manière responsable pour préserver la qualité de l'air, de l'eau et des sols.

CONCLUSIONS

Cette courte comparaison vaut réponse tant les similitudes sont nombreuses : Les similitudes dans les attentes de santé publique se réfèrent aux objectifs communs Ces attentes peuvent inclure des objectifs tels que la prévention des maladies, la promotion de modes de vie sains, l'amélioration de l'accès aux soins, la réduction des inégalités en matière de santé, et la protection de la santé de la population dans son ensemble.

En comparant les attentes de santé publique, on peut observer des thèmes récurrents tels que l'importance de la prévention, la promotion de la santé mentale, la sensibilisation aux risques professionnels pour la santé, et la promotion de comportements sains.

Ces similitudes peuvent servir de base pour établir des collaborations efficaces entre les différents acteurs du domaine de la santé publique et pour élaborer des politiques et des programmes de santé cohérents et efficaces. Le cahier des charges du PPEA promu par la CAVAM, s’inscrit dans cette logique

En fin de compte, en reconnaissant les similitudes dans les attentes de santé publique, les décideurs, les professionnels de la santé, les employeurs et la société dans son ensemble, sans oublier les associations de défense des victimes, peuvent travailler ensemble de manière plus efficace pour atteindre des objectifs communs visant à améliorer la santé et le bien-être de tous. En d’autres termes il faut dépasser les constats, prendre les décisions politiques

 

Comparer les PESTICIDES à l’AMIANTE.mp4

 

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A
Dépasser les constats, prendre des mesures concrètes, tout est contenu dans cette formule qu'une autre pourrait remplacer: assez de discours, agissez ! Concernant l'amiante, l'exemple de l'article 114 de la loi du 10 février 2020 sur le gaspillage et l'économie circulaire, qui appelait à l'inventaire des solutions alternatives viables à l'enfouissement, est la démonstration du peu de sérieux en la matière de nos gouvernants. A peine promulguée, cette belle intention était jetée aux orties par un groupe de spécialistes qu'il aurait été plus sage de consulter avant d'écrire cet article prometteur.<br /> <br /> Il en va de même lorsque la CAVAM expose son Projet de Pôle Public d'Eradication de l'Amiante (PPEA) aux politiques de tous bords. Le projet fait consensus mais aucun de franchit le pas en déposant, à l'instar de la Gauche Républicaine et Démocratique, une proposition de loi reprenant les items de notre PPEA. Tous excellent à l'oral mais échouent lamentablement en pratique malgré les exhortations européennes d'en finir avec l'enfouissement.<br /> <br /> La comparaison avec les pesticides s'impose: un pas en avant, deux pas en arrière. Ceci rappelle les tergiversations qui précédèrent l'interdiction de l'amiante sur notre territoire et les décennies qu'il aura fallut attendre pour que tous les verrous mis en place par les lobbys du secteur sautent. En sera t-il de même pour les pesticides ?
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G
Et oui, mais c'est dur de passer aux travaux pratiques

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Cavam : Coordination des associations de défense des victimes de l'amiante et des des maladies dues au travail