Pourtant que la campagne est belle à BEAUVOIR DE MARC !!!
L'activité des associations qui défendent les personnes atteintes de Maladies Professionnelles ne s'arrête pas à l'indemnisation des victimes.
Nous luttons aussi pour la protection des personnes, pour qu'elles ne deviennent jamais des victimes environnementales. Lorsque l'on nous dit qu'une décharge illégale existe dans notre bassin de vie et que des camions viennent décharger leur contenu à 3h00 du matin. Avec Robert et Jeannot, on va voir de quoi il en retourne.....
Nous arrivons dans un charmant village d'environ 1.060 habitants, BEAUVOIR DE MARC. Une réunion s'organise avec des conseillers municipaux actuels et anciens pour nous expliquer : un peu d'historique..
- La carrière Municipale a été creusée dès 1977 pour prendre du gravier pour la population du village ensuite de la terre a été prélevée pour le chantier du TGV.
- Elle a été sous traitée à une société privée de Travaux Publics pour la remblayer.
- Pour combler le trou, des tonnes de déchets ont été déposées mais on ne sait pas quoi !!!
- Depuis 2009, interdiction a été faite par un organisme administratif de creuser ou de déposer des déchets.
- Le Maire et l'entrepreneur passent outre et continuent à déposer des déchets.
- Pire, en contre bas de cette décharge illégale, il y a captage d'eau qui sert à la consommation ménagère.
- Pire (puissance 2), dans cette décharge, on retrouve des déchets d'amiante.
Nous sommes pour le moins interloqués et sous la pluie, nous voilà partis pour cette carrière municipale transformée en décharge illégale.
On rentre par la porte dérobée et on se mouille un peu les pieds. Les chaussures sont dans un piteux état, il faudra les enlever ensuite pour remonter dans la voiture. On se dit que vraiment, il n'y a aucune sécurité pour pénétrer dans cette carrière surtout qu'un peu plus loin, on découvre ceci....
Une petite montagne de déchets sur une hauteur d'une vingtaine de mètres. La personne qui a donné l'alerte sur les déchets d'amiante et qui a déposé plainte à la gendarmerie, nous explique que depuis, ils ont recouvert les déchets avec d'autres camions venus le lendemain de son dépôt de plainte. On ne se décourage pas et vaillamment nous voilà à soulever les déchets pour retrouver au moins une parcelle de preuve de déchets d'amiante. Après quelques recherches infructueuses, on trouve des matériaux amiantés. Comme nous sommes aussi des grands parents, on se dit que des enfants en mal de sensation pourraient venir jouer dans cette décharge haute de plus de vingt mètres, quelle irresponsabilité de la part du Maire !!!
Pourquoi dans une campagne verdoyante, l'on peut retrouver des déchets d'amiante sans protection, alors que la loi oblige qu'ils soient déposés dans des déchèteries industrielles. Parce que, pour l'Isère, il faut aller à Grenoble, alors l'on préfère encore une fois, jouer avec la vie des êtres humains. Sous cette montagne de déchets, il y aurait aussi du phénol déposé et quoi encore ? On prend peur en repensant au puits de captage d'eau qui sert à l'eau de consommation.
L'entrée principale de cette carrière municipale n'informe même pas le public de sa dangerosité. Tout est illégal, les gendarmes sont prévenus, les services administratifs aussi et pourtant rien ne se fait.
Pour notre part :
Le Caper Nord Isère va écrire au Maire, lui rappeler la loi. Nous allons informer les services administratifs chargés de la gestion des déchets, informer la Préfecture de l'Isère. Une fois cela fait, si rien ne bouge, on demandera aux habitants de soutenir notre plainte "Pour mise en danger de la Vie d'autrui".
Nous sommes décidés à agir pour éradiquer l'amiante, cette fibre tueuse qui fait tant de mal. Nous étions dans un petit village, demain nous serons devant des écoles ou des HLM et nous mettrons nos gouvernants face à leurs responsabilités, il faut éradiquer l'amiante dans notre Pays et le plus vite sera le mieux. Pour cela, nous allons demander dans notre communauté de communes d'organiser la récupération des déchets d'amiante pour qu'ils ne soient pas jeter à tous les vents.
Avec Robert et Jeannot dans la voiture au retour, on se disait " nous n'avons pas fini de nous salir les chaussures...."
MC