09 Jun

Les Btèves de la cavam 2018 n° 30

Publié par Le blog de la cavam 2018 n 30

Dans ces brèves. . .

- Une Visite de Travail dans le Sud Ouest

- Formation à la CAVAM Aquitaine

- Anses: une analyse, et encore un constat supplémentaire

Une Visite de Travail dans le Sud Ouest

La prévention, l’éradication de l’amiante (et autres cancérogènes) prennent une place de plus en plus importante dans l’activité de nos associations CAVAM … et c’est une nécessité.

L’élaboration de notre proposition de pôle public d’éradication de l’amiante depuis octobre 2017 et la mise en place d’une commission « prévention – éradication » lors de notre A.G. de mars 2018 en sont des preuves indéniables … même s’il reste beaucoup à faire pour que toutes nos associations soient au diapason des nécessités. D’autant que l’Europe commence à se préoccuper de cette catastrophe sanitaire et sociale (connue depuis plus d’un siècle) qui secoue l’Europe et la planète toute entière …

Savoir ce qui se fait dans les différentes régions est donc important et c’est l’ambition de nos amis de la région Est France, dans un premier temps de l’ADDEVA 54 dont le président B. LECLRERC est membre du bureau de la CAVAM (N) et responsable de la commission ACAATA CAVAM.

Toute une semaine à sillonner la région pour prendre en compte les avancées obtenues ici, là-bas, plus loin … ce fut le travail de cette délégation venue dans un premier temps sur BERGERAC avec au menu :

- Une réunion avec la commission prévention du CERADER 24

- La visite de la déchetterie refaite en 2013.

- l’accueil des produits amiantés dans cette déchetterie (et dans 6 centres de transferts du département), les précautions préalables (renseignements, protections et documentation remis à chaque particulier) et gratuité de ces opérations. Le responsable de la plate-forme a détaillé tout ce qui se faisait depuis que le CERADER 24 avait obtenu ce résultat en discutant avec le SMD 3 entre 2009 et 2013.

- la proposition de « pilote éradication » sur le site de la poudrerie (SEVESO) pour faire disparaître ce poison et récupérer les résidus pour réutilisation industrielle.

Ensuite, direction BORDEAUX toujours dans le même objectif de connaître et tenter de transposer sur la région ce qui se faisant en la matière. Cette fois ce sont les contacts avec les autorités et structures électives (conseil régional notamment) qui furent développées :

- les rencontres d’élus sur le projet de pôle public

- le travail de la commission des déchets régionale qui n’intègre pas les déchets dangereux (mais nous venons d’y rentrer)

- la rencontre avec le vice-président du conseil régional sur ces questions.

Le déplacement s’est poursuivi ensuite vers ARJUZANX proche de MORCENX avec nos amis de l’association locale (U.L. - CGT) pour visiter l’unité d’inertage INERTAM … la seule en fonction en France à ce jour.

Chez INERTAM avec notre Guide Mr le Directeur d'INERTAM (les costumes sont de JP.Gauthier....) B.Leclerc,G.Arnaudeau, F.Mesplède

De quoi « remplir les cartons de documentations et les têtes d’idées qui permettront d’aller de l’avant dans la région Est de la France…

Et comme nos amis étaient présents, ils ont pu participer à la journée de formation régionale sur « les pathologies autres que l’amiante » dont l’animateur G. ARNAUDEAU avait réalisé le module (une première en la matière).

Comment ne pas repartir satisfait vers LUNEVILLE pour faire bénéficier de ces expériences les amis des associations régionales et bien préparer la rencontre du bureau CAVAM avec les associations du 13 septembre … à suivre donc !

Formation à la CAVAM Aquitaine

Trois associations de la CAVAM Aquitaine : le CERADER 47 de Fumel (A. Bousquet - G.Linant- F.Novais), le CERADER 24 (Christiane.Vincent - René.Vincent - Eliane .Martineau - Marie France.Lagarde - Myriam.Jammes), Allo Amiante (Philippe.Dambon - Liliane .Eckert - Martine.Girémus - Guy.Girémus), se sont retrouvées à Bordeaux le 7 juin pour aborder et se former au suivi des maladies professionnelles faisant suite à des expositions aux agents cancérigènes autres que l'amiante.

Cette formation s'est déroulée en présence de Bernard Leclerc et de Dominique Leclerc (voir ci-dessus)

Ci-dessous l'introduction de cette nouvelle formation: Pourquoi cette formation ?

L'objectif semble atteint , s'appuyer sur l'expérience acquise au fil des années avec le traitement des dossiers "amiante", pour aborder les autres pathologies.

Comment relier le couple pathologie / exposition professionnelle au produit, à la substance ou au mélange, reste la clé d'une reconnaissance professionnelle. Sans oublier la poly-exposition

Certes le chantier est vaste, mais les présents ont acquit une méthode pragmatique, et les documents d'aide fournis devraient permettre une approche concrète du sujet.

une partie des "étudiants"

Anses: une analyse, et encore un constat supplémentaire

Réseau national de vigilance et de prévention des pathologies professionnelles : publication de nouvelles données sur les cancers d’origine professionnelle.

A l’occasion du 35^ème congrès de médecine et santé au travail qui se tient à Marseille du 5 au 8 juin 2018, l’Anses présente pour la première fois des données sur les cancers d’origine professionnelle collectés dans le cadre du Réseau national de vigilance et de prévention des pathologies professionnelles que l’Agence coordonne. Ces données permettent de faire un état des lieux complet sur les cancers liés à des situations d’exposition professionnelle pour ainsi repérer les secteurs d’activité et les situations les plus à risque, dans un objectif de prévention

Le Réseau national de vigilance et de prévention des pathologies professionnelles (rnv3p), coordonné par l’Anses, a enregistré et analysé, dans le cadre du Plan Cancer 2014-2019, des données liées à plus de 11 000 cas de cancers diagnostiqués entre 2001 et 2016. Ce travail, essentiel à l’amélioration des connaissances sur les cancers d’origine professionnelle, a conduit à l’étude de toutes les situations professionnelles associées au diagnostic de 11 types de cancer : bronches, voies urinaires, sein, rein, larynx, sinus, côlon-rectum, peau hors mélanome, système nerveux central, hémopathies lymphoïdes matures, leucémies myéloïdes

.Parmi les données analysées figurent notamment les circonstances d’exposition (nuisances, secteurs d’activité, postes de travail), les facteurs de risque extra-professionnels ainsi que la force du lien estimée par le médecin expert entre les expositions et la maladie. Cet ensemble de données permet à l’Anses d’avoir une vision précise des expositions professionnelles à l’origine de cancers et de pouvoir ainsi apporter son expertise au service de la santé des travailleurs, en permettant d’identifier les expositions et les situations pour lesquelles des actions de prévention seraient nécessaires

Cancers professionnels : une variété de situations d’exposition

Pour chaque type de cancer recensé, l’Anses met à disposition une analyse synthétique de l’état des connaissances scientifiques actuelles concernant les étiologies professionnelles, et notamment des travaux récents du Centre International de Recherche sur le Cancer et une analyse descriptive détaillée des facteurs d’exposition associés à chaque type de cancer, observés chez les patients qui ont été reçus dans l’un des centres du réseau rnv3p. Des expositions pour lesquelles le lien avec le cancer avait été estimé faible par le praticien, mais pour lesquelles il existe des hypothèses de cancérogénicité, ont été analysés de manière plus approfondie afin d’anticiper les situations dites émergentes.

Les résultats présentés montrent que l’amiante est incriminé dans 42% des cas de cancers d’origine professionnelle étudiés, loin devant les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) incriminés dans 6,5% des cas. Ces cancers d’origine professionnelle adviennent majoritairement dans les secteurs d’activité des travaux de construction spécialisés (16,2%), de la métallurgie (6,1%), et du commerce et réparation d’automobiles et de motocycles (5,2%). Ces cancers touchent majoritairement des personnes qui exercent les métiers qualifiés de la métallurgie, de la construction mécanique et assimilés (22,9%), des métiers qualifiés du bâtiment et assimilés (22,1%) et les conducteurs de machines et d’installations fixes (7,3%).

L’ensemble de ces résultats permet de compléter la photographie de l’épidémiologie des cancers professionnels en France, tels que vus dans un réseau de centres de recours experts en maladies professionnelles et d’enrichir l’expertise de l’Anses dans ce domaine.

Remarque: cette information qui s'inscrit dans le cadre du Rapport d'activité 2016 de l'agence nationale, démontre une fois encore que l'amiante tient toujours "le flambeau", et doit masquer bien d'autres expositions professionnelles. Autant d'éléments qui nous confortent encore davantage "Il faut nous débarrasser de l'amiante" voir création d'un pôle public d'éradication de l'amiante.

Santé et prévention : les métiers spécialisés du bâtiment sont les plus touchés par les cancers professionnels

F.M., avec AFP - LE MONITEUR.FR - Publié le 06/06/18 à 17h19

Ces cancers d’origine professionnelle surviennent majoritairement dans les travaux de construction spécialisés (16,2%), loin devant la métallurgie (6,1%), pointe une étude de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Principale cause : l’amiante

Les métiers spécialisés du bâtiment et de la métallurgie, dans une moindre mesure, sont les plus touchés par les cancers d’origine professionnelle, révèle une étude « non exhaustive » de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), présentée ce mercredi 6 juin à Marseille (*)

Les résultats, divulgués à l’occasion du 35e Congrès de médecine et santé au travail, montrent que l’amiante est incriminé dans 42% des cas de cancers d’origine professionnelle étudiés, loin devant les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) -les composés se dégageant lors d’une combustion-, incriminés dans 6,5% des cas.

Métiers qualifiés

Ces cancers d’origine professionnelle adviennent majoritairement dans les secteurs d’activité des travaux de construction spécialisés (16,2%), de la métallurgie (6,1%) et du commerce et réparation d’automobiles et de motocycles (5,2%).

Dans le détail, ils touchent majoritairement des personnes qui exercent les métiers qualifiés de la métallurgie, de la construction mécanique et assimilés (22,9%), des métiers qualifiés du bâtiment et assimilés (22,1%) et les conducteurs de machines et d’installations fixes (7,3%).

« Important pour la prévention en entreprise »

« En ciblant les secteurs d’activité et les professions les plus à risque, on met en évidence des expositions qui ne seraient pas reconnues comme à risque cancérogène dans les tableaux de maladies professionnelles« , a expliqué le Pr Gérard Lasfargues, directeur général délégué au pôle Sciences de l’expertise de l’Anses.

« C’est très important pour la réparation des victimes de ces maladies et aussi pour la prévention en entreprise », poursuit le responsable, dont le réseau est chargé de remodeler les tableaux des maladies professionnelles par le ministère du Travail.

Si des maladies liées au benzène ou plomb ont « régressé », selon le professeur, la « poly-exposition à des substances chimiques dans des concentrations beaucoup plus faibles rend le lien avec des maladies qui vont survenir dix ou vingt ans plus tard extrêmement difficiles, d’où l’importance de ces études », souligne-t-il.

Rappel: Cette étude a été menée dans le cadre du Plan cancer (2014-2019), par le réseau national de vigilance et de prévention des pathologies professionnelles (Rnv3p), sous l’égide de l’Anses. Elle a analysé des données liées à plus de 11 000 cas de cancers diagnostiqués entre 2001 et 2016.

Remarques: nous partageons ces conclusions, et leur importance pour la prévention en entreprise.

Par contre pourquoi, l'addition de toutes les études, de toutes les analyses, de tous les constats n'influent pas ou influent si lentement, sur les décisions en matière de prévention et de sécurité ?

Prenons pour exemple parmi tant d'autres:

Puisque l'amiante est une nouvelle fois mis "en lumière", pourquoi les cancers du larynx pourtant très nombreux, et reconnus d'une manière avérée depuis 2008 par le CIRC comme pouvant être imputables à l'amiante, sont toujours absents des TA de la sécurité sociale ?