Le désamiantage inquiète
Dans nos écoles, le danger persiste et inquiète
Que ce soit par la présence de l'amiante encore en place dans les classes, ou pendant ou après les travaux de désamiantage, le seul mot amiante est porteur de tensions. Entre ceux qui disent que les craintes, et les statistiques alarmantes sont exagérées, et ceux qui vivent aux quotidien les conséquences d'une exposition, la vision est souvent éloignée.
Pour nous la seule certitude, le seul baromètre, est le nombre de victimes professionnelles et environnementales qui se succèdent chaque jour dans nos associations.
Les responsables nous les connaissons, ceux qui le sont tout autant ce sont tous ceux qui n'agissent pas pour améliorer une situation à risque constant. Ceux sont eux, qui sont les responsables de la psychose ambiante, qui touchent particulièrement les parents d'élèves justement inquiets pour leurs enfants, inquiets par le manque de certitude de la neutralisation du poison qui frappe toujours, et menace les enfants les plus vulnérables. Dans les communes, la présence du prédateur, nécessite information et transparence.
article la VOIX DU NORD du 26/04/2017
Quelles mesures de contrôle ? L’APAL regrette que des mesures de contrôle n’aient pas été faites en amont de la rentrée. « On aurait eu le temps de le faire pour rassurer tout le monde car les parents s’inquiètent. Il suffisait de lancer les mesures d’empoussièrement avant la rentrée, par précaution. Or, l’APAL n’a pas été associée au comité de pilotage. Ce qui nous guide, c’est le bien-être des enfants. Peut-être que ce sont des risques minimes, mais je ne voudrais pas que dans dix ans on me dise que des enfants ont des soucis de santé liés à l’amiante… »
Le maire semble vouloir jouer l’apaisement. Mais ce ne sera pas facile dans un village où le conflit sur les rythmes scolaires oppose déjà la municipalité – qui veut maintenir le samedi matin scolarisé à la rentrée prochaine – et le conseil d’école – qui a voté majoritairement en faveur du passage au mercredi matin…
Éric Momont avait-il pris à temps la mesure de l’inquiétude des parents ? En tout cas, hier, il semblait vouloir rassurer, apaiser la polémique avant qu’elle ne s’envenime. Une bonne chose puisque les travaux à l’école ne font que commencer... Le maire écrivait ainsi les derniers mots d’un courrier qui sera adressé à chaque parent. Il y expliquera notamment que selon lui le protocole de désamiantage a été respecté. « De l’amiante, il y en avait dans le préfabriqué et le local, on le sait, c’est sans ambiguïté puisqu’il y a eu des contrôles en 1997, 2010 et 2016, nous a-t-il détaillé. L’amiante était contenue dans la colle des dalles au sol ainsi que dans des plinthes et des plaques en fibro-amiante. Il y a aussi d’autres plaques fibro-amiantes dans le bâtiment des primaires. Les diagnostics réalisés ont montré le bon état général, il n’y a aucun risque sur place. »
Pour ce qui concerne la destruction proprement dite, la ville a confié la tâche à une entreprise artisanale de Mons-en-Pévèle (nous avons cherché à la joindre pour savoir quelles mesures avaient été prises, mais nous n’avons pas eu de réponse). « À partir du moment où on mandate une entreprise, elle a été avertie de la présence d’amiante et c’est à elle à prendre des précautions », assure l’édile. Cependant, face à la demande des parents et en lien avec les services académiques, la municipalité a demandé à une entreprise de faire une analyse de l’atmosphère, pour vérifier l’absence de particule d’amiante. « On aura les résultats des mesures d’empoussiérage d’ici 24 à 48 heures. Soit ce mercredi ou jeudi. En attendant, les enfants restent répartis ailleurs. »
Et aussi. . .
Le Collectif du Collège Félix Eboué écrit. . .
Les mauvaises nouvelles s’enchaînent pour les enfants et les adultes du collège Félix Eboué de Petit-Bourg puisque qu'aux problèmes de vétusté, aux problèmes de conformité, viennent maintenant s'ajouter des problèmes d'amiante. En effet il est avéré que les bâtiments d'enseignements de la SEGPA sont contaminés par l'amiante.
Le collectif a donc décidé de s'adresser à la Ministre de l'Education...
Madame la Ministre,
Il y a un an le Collectif du collège Félix Eboué vous alertait sur l’état de délabrement du Collège de Petit-Bourg, et sur les dangers qu’il présentait notamment en cas de séismes.
Face à notre mobilisation une nouvelle étude a été diligentée et le Conseil Départemental a ordonné la réalisation de travaux de mise en conformité des bâtiments au plus tard pour juillet et août 2017.
Aujourd’hui le plus grand flou entoure la réalisation de ces travaux. Nous sommes fin avril et nous ne connaissons toujours pas la date de début des travaux qui devait nous être communiquée fin mars. De plus, l’équipe enseignante n’a jamais été consultée pour connaître les besoins du collège (pour rappel notre collège ne dispose pas de salle d’étude). Enfin, lors d’une réunion, en mars 2017, le Conseil Départemental annonçait que les travaux de confortement des bâtiments de la SEGPA seraient réalisés ultérieurement, les locaux étant contaminés par l’amiante.
Ces déclarations ne font que renforcer nos inquiétudes et le collectif dénonce l’excessive légèreté avec laquelle ce dossier de santé publique est traité.
En 2010, une étude sur la sismicité des collèges de Guadeloupe classait notre collège parmi les plus vulnérables de l’académie. En juin 2015, une nouvelle étude contredit les conclusions du premier rapport. Aujourd’hui nous apprenons que certains bâtiments de notre collège sont amiantés sans qu’aucune communication ne soit faite sur l’ampleur de la contamination.
Aussi Madame la Ministre nous en appelons à vos services pour qu’enfin la vérité soit établie et que la sécurité soit assurée au Collège Félix Eboué de Petit-Bourg. L’Etat se doit de préserver la santé de tous les usagers de notre collège. Notre éloignement ne vous exonère pas de vos responsabilités.
Le Collectif du Collège Félix Eboué.