Le FIVP suite
Le Fonds d'indemnisation des victimes des pesticides est Opérationnel suite. . . clic droit: lecture à voix haute
Nous avons abordé ce sujet dans notre article du 4/12/2020 "FIVP Opérationnel" la comparaison avec le Fonds d'Indemnisation des victimes de l'amiante est inévitable. Il existe des différences à titre de rappel:
- contrairement au FIVA, le FIVP ne prend pas en compte les expositions autres que professionnelles
- le financement est différent puisque: La loi prévoit que le financement du fonds repose sur les régimes existants de sécurité sociale des maladies professionnelles et sur une part de la taxe sur les ventes de produits phytopharmaceutiques (soit une large part d'incertitude). Sans participation de l'Etat.
Ce que nous pensons, que nous souhaitons rappeler, c'est qu'un fonds d'indemnisations ne doit pas être un prétexte ou un moyen de dédouaner les responsables de l'intoxication et de la pollution. Qu'il s'agissent d'amiante, de pesticides (ou de tous autres agents CMR dans l'hypothèse selon laquelle, d'autres fonds verraient le jour). Un fonds d'indemnisation ne devrait être qu'un dernier recours:
- pour apporter réparation à celles et à ceux qui sont frappés dans le cadre leur activité professionnelle, qui ne peuvent engager une procédure contre leur employeur
- être une juste réparation pour les autres victimes frappées en raison de leur proximité à un risque, qui ne peuvent pas se retourner contre les responsables.
Dans toutes les situations, , les pollueurs de toutes formes, doivent être impliqués à tous les niveaux: de la réparation physique à l'élimination des produits concernés
Nous ne sommes pas les seuls à le penser: extrait d'article de FR3 Aquitaine du 04 12 020
Ce fonds doit faciliter les démarches des agriculteurs malades et des membres de leur famille également touchés. Souffrant de la maladie de Parkinson ou du lymphome non-Hodgkinien, les 2 maladies professionnelles reconnues à ce jour. Un fonds peu ambitieux pour l'association Alerte aux toxiques !.
"Ce fonds ne devrait même pas exister !" commente Valérie Murat, la présidente de l'association Alerte aux Toxiques (1) qui ne cesse de dénoncer les dangers des produits phyto-sanitaires dans la viticulture. Elle combat firmes et organisations professionnelles depuis que son père, lui-même viticulteur, est mort des suites d'un cancer.La prise en charge des malades devrait être automatiquement faite par la Mutualité Sociale Agricole, la sécu des agriculteurs, selon cette militante. Elle parle d'une grande hypocrisie. "Si la prise en charge par la MSA était réellement bonne, il n'aurait jamais été question de ce fonds. Il devient une vitrine pour les firmes de l'industrie chimique qui voudront être les premières à être taxées pour y abonder. Dans le même temps, elles pourront continuer à homologuer des produits dont la toxicité est reconnue".
Valérie Murat regrette également que seules deux maladies soient reconnues comme maladies professionnelles : la maladie de Parkinson et le lymphone non-Hodgkinien, un cancer du système immunitaire. "Les études qui démontrent des liens entre l'exposition aux substances actives et la survenue de pathologies lourdes et irréversibles ne prennent pas en compte toutes les affections dont les agriculteurs sont victimes. Il y a une sous représentation des maladies" dénonce t-elle. Un bon nombre de victimes n'aura donc aucun accès à ce fonds. . .
En faisant un dernier retour en direction du FIVA force est de constater, que si le fonds a permis un soutien social (avec toutes les restrictions précitées) il n'est pas un acteur de la dépollution et de l'élimination de l'amiante. Il en sera de même avec le FIVP. Pour l'élimination et l'éradication le combat se situe ailleurs.
(1) Dans notre article du 23 novembre 2020 " Alerte aux pesticides"" Allo Amiante a apporté sont soutien à l'association