Reste à passer "aux travaux pratiques"
Lundi 23 juin 2025, l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité la proposition de loi portant création d’un registre national des cancers.
L'objectif affiché est clair : mieux comprendre et identifier les causes des cancers en France.
Un enjeu majeur quand on sait que, selon Santé publique France, le nombre de cancers a doublé entre 1993 et 2023.
La France accuse un retard significatif dans ce domaine, notamment par rapport à la plupart des pays européens. En l’absence de données globales et consolidées, les chiffres dont nous disposons aujourd’hui ne reposent que sur des estimations.
Ainsi, on avance le chiffre de 400 000 nouveaux cas de cancers diagnostiqués chaque année, mais cette donnée reste approximative faute de registre national exhaustif.
Ce nouvel outil ambitionne d’améliorer la prévention, le dépistage et le diagnostic des cancers, en intégrant notamment les facteurs environnementaux et professionnels trop souvent négligés.
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Une opportunité pour reconnaître enfin les cancers dus au travail
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Cette loi est porteuse d’espoir, tant pour les malades, et les futurs malades, que pour les associations qui luttent pour l’amélioration des droits des victimes.
Nous avons fortement réagi lorsque le dernier rapport de juillet 2024 a mis en exergue les conséquences; en augmentation chronique, de la sous déclaration des maladies professionnelles
(voir en fin d'article)
La création du registre national du cancer doit servir à améliorer la traçabilité indispensable à la reconnaissance des maladies professionnelles ; et plus particulièrement à faire émerger la réalité trop souvent invisible des cancers liés au travail, dont la sous-déclaration est aujourd’hui un fait avéré (rappel).
Mais l’enthousiasme doit rester mesuré
Les mesures d’économie annoncées dans le cadre du prochain Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 imposent la vigilance.
L’ancien ministre de la Santé et actuel président de la Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, Frédéric Valletoux, l’a lui-même reconnu : « Il faudra bien veiller à ce que dans le prochain PLFSS, des crédits soient effectivement attribués à la mise en place de ce dispositif
L a CAVAM et ses associations attendent de passer de l'intention à l'action concrète:
- Que cette loi soit inscrite en bonne place dans le PLFSS qui va être débattu,
- Nous appelons également les députés à aller plus loin : en adoptant dans le cadre du PLFSS 2026 notre proposition de création d’un tableau spécifique pour le cancer du sein d’origine professionnelle, telle que formulée dans notre fiche A4 transmise aux parlementaires. https://www.amiantemaladieprofessionnelle.com/2025/06/interet-general.html
Nous serons particulièrement attentifs à ce que cette avancée législative ne reste pas lettre morte et soit accompagnée des moyens nécessaires à sa mise en œuvre.
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